La rumeur de ce début d’année dans le
monde des industriels aérostructuristes concerne un rapprochement (une fusion ?)
entre le groupe Latécoère et Sogerma qui appartient au groupe EADS.
Ce projet avait déjà été évoqué sous l’ère Louis Gallois à la tête d’EADS. Depuis
quelques
années, le secteur des aérostructuristes fait l’objet d’annonce de concentration.
En France, les principaux acteurs (Sogerma, Latécoère, Aerolia et Daher-Socata)
occupent le marché. De nombreuses sociétés de taille plus modeste complètent le
paysage.
Des
groupes de grande taille se sont montés sur le marché mondial. Ils sont
américains (Spirit Aero, Triumph Group qui a rachété
Vought en mars 2010 pour 1,44Md$), européen (Premium Aerotec, groupe EADS), japonais
(Mitsubishi Heavy Industries) ou
britannique (GKN).
L’activité des aérostructuristes se caractérise par des cycles longs où les donneurs d’ordre (Airbus et Boeing en tête) ont développé le modèle de risk sharing partner (RSP) avec leurs fournisseurs. Aérostructuristes et avionneurs partagent les risques liés au lancement de programme d’avions. Le fournisseur prend en charge tout ou partie des investissements (R&D, usine, NRC, coûts liés à la learning curve) en échange d’une exclusivité sur le programme. Le modèle RSP fonctionne tant que le calendrier du programme est respecté mais beaucoup d’aérostructuristes subissent les limites du modèle RSP. Le cas d’école est le groupe Latécoère impacté entre 2009 et 2011 par :
- le change euro-dollar,
- les retards de l’A400M et du Dreamliner 787, les
problèmes de cadences de l’A380,
- les réductions de cadences chez Bombardier, Embraer
et Dassault Aviation.
Les aérostructuristes ont à supporter des nombreux
risques (cadence industrielle, risque de change, financement des investissements).
C’est pour cela que les appels à la concentration sont récurrents.
A lire « La
Tribune : le modèle de RSP est-il fragile ? »
Tour d’horizon des principaux aérostructuristes en France :
MAJ 07.02.2013: Le chiffre d'affaires sur l'exercice 2012 s'élève à 581,1 millions € plus 62,5 millions € de NRC (remboursement anticipé de frais de développement par le groupe EADS)
Evolution du CA total groupe depuis 2009:
2009: 449,5M€
2010: 464,4M€
2011: 520,6M€ + 55M€
2012: 581,1M€ + 62,5M€
Evolution du CA Aérostructure hors remboursement NRC:
2011: 289,0M€
2012: 326,1M€
Aerolia, crée en 2009, est issue du plan Power 8 et de la non vente des sites Airbus de Saint Nazaire et Méaulte (Latécoère avait précipitamment annoncé le rachat de ces sites). Aerolia a repris une bonne partie des activités aérostructures d’Airbus. Aerolia s’est implanté dans la foulée en Tunisie (en perte de vitesse dans les mois qui ont suivi la révolution) et a lancé la construction en 2012 d'une usine d’assemblage au Quebec (diversification avec le fuselage Global 7000 et 8000). L’entreprise a dégagé un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros en 2012 avec, entre autres, « 612 ensembles complets avions Airbus » livrés.
Retour sur l'interview du Président d'Aerolia, Christian Cornille (objectifnews.tv): L'effectif d'Aerolia est de 3000 personnes en France dont 400 à Toulouse (donnée septembre 2012). Le Président d'Aérolia justifie les implantations hors d'Europe par
- la nécessité "d'offrir de la proximité à nos clients" ,
- une question logistique (transport de pièces de grand dimension)
- et pour avoir une bonne compétitivité (= production en zone dollar).
Aerolia veut grandir via une diversification des clients et envisage des projets de croissance externe (objectif moyen terme du CA: 3mds$). Airbus est le principal client d'Aerolia. Boeing et Embraer sont les prochaines cibles (d'où l'implantation sur le continent américain).
- une question logistique (transport de pièces de grand dimension)
- et pour avoir une bonne compétitivité (= production en zone dollar).
Aerolia veut grandir via une diversification des clients et envisage des projets de croissance externe (objectif moyen terme du CA: 3mds$). Airbus est le principal client d'Aerolia. Boeing et Embraer sont les prochaines cibles (d'où l'implantation sur le continent américain).
Daher-Socata est issue de l’acquisition de 70% de la
Socata par le groupe Daher. Le pôle aéronautique de Daher comprend la construction du
TBM 850, l’aérostructure,
des services logistiques
et du support. Daher a noué en 2012 un accord avec Triumph
Group sur la fourniture de systèmes d’isolation. Le chiffre d’affaires groupe
atteint 925M€ dont 240/250 M€ et 1200/1300 salariés pour la Socata.
MAJ 06.02.2013: Patrick Daher, PDG du groupe Daher a déclaré à l'Usine Nouvelle: "Je ne suis pas fana de la consolidation [des aérostructuristes français], mais, pas du tout. Les rapprochements doivent s'envisager au moins au niveau européen." Les intérêts prioritaires du groupe Daher sont de se renforcer sur le marché américain. "Nous devons renforcer notre présence aux Etats-Unis ces cinq prochaines années. Nous croyons beaucoup plus à des rapprochements transocéaniques parce que le marché américain est le premier marché mondial. C'est là que nous devons concentrer nos efforts" (Usine Nouvelle: Daher ne croit pas à une consolidation franco-française).
MAJ 06.02.2013: Patrick Daher, PDG du groupe Daher a déclaré à l'Usine Nouvelle: "Je ne suis pas fana de la consolidation [des aérostructuristes français], mais, pas du tout. Les rapprochements doivent s'envisager au moins au niveau européen." Les intérêts prioritaires du groupe Daher sont de se renforcer sur le marché américain. "Nous devons renforcer notre présence aux Etats-Unis ces cinq prochaines années. Nous croyons beaucoup plus à des rapprochements transocéaniques parce que le marché américain est le premier marché mondial. C'est là que nous devons concentrer nos efforts" (Usine Nouvelle: Daher ne croit pas à une consolidation franco-française).
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Adrien Cortoux


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