__________________________________INNOVATION on ENGINEERING, MANUFACTURING, FINANCING shaping the AEROSPACE INDUSTRY

18 octobre 2013

Alexandre de Juniac sur les enjeux du groupe Air France KLM



Organisé par l'association des auditeurs de l’IHEDN (AA-IHEDN) avec le soutien du Cercle de la Mer, le débat du 15 octobre autour d'Alexandre de Juniac, PDG d'Air France KLM (présentation ici) a porté sur ses actions à la tête du transporteur aérien le management de cette grande entreprise.







 Dans un premier temps, AdJ a présenté les caractéristiques de l'activité du groupe :
- une activité fortement capitalistique (la flotte d'avions représente plusieurs milliards d’euros d'actifs)
- une activité dont la structure des coûts s’est transformée en 15 ans. Entre 1997 et aujourd’hui, la part du fuel dans les coûts d’exploitation est passé de 8% à 34%.



- une activité qui requiert beaucoup de main d'œuvre ; Air France KLM étant avant tout une entreprise de   services. 95% de français chez AirFrance et 95% d'hollandais chez KLM. Air France occupe la place de premier employeur privé de la région Ile de France. Seul Emirates, avec ses 135 nationalités parmi ses effectifs, a vraiment une culture internationale.
- une activité relativement instable du point de vue du nombre de transporteurs aériens et du turnover.
Beaucoup de transporteurs que l'on connaissait à la fin des années 80 ont disparu (PanAm, TWA…). Beaucoup se sont lancées dans les années 2000, parfois avec une croissance exponentielle et une chute brutale (il ne reste rien de la compagnie Kingfisher). Le secteur est très difficile pour les legacy airlines (AdJ a cité la disparition de Malev, Spanair, et les difficultés d'Alitalia qui a pourtant considérablement réduit ses coûts).

Ensuite, AdJ a rappelé les difficultés qu'Air France KLM traverse depuis 2008. Le groupe devrait être dans le vert l'an prochain après six années consécutives de pertes. En 2008 la compétitivité du groupe était catastrophique vis à vis des compagnies low cost - les LCC -  (différentiel de 40% dans les coûts d’exploitation) et vis à vis des compétiteurs directs type Lufthansa (différentiel de 15%).

Les trois actions d'AdJ à son arrivée. Une méthode pleine de pragmatisme : a/ dire la vérité sur la situation du groupe et que toutes les centrales syndicales partagent au moins le diagnostic sur la situation financière. b/ amorcer la renégociation de toutes les conventions collectives des personnels. c/ tenir le calendrier annoncé pour la présentation de la stratégie et tenir l'objectif de réduction des coûts (stratégie financière du groupe).  

Le groupe Air France KLM fait face au défi concurrentiel : le transport est attaqué par le bas par les LCC (principalement EasyJet et Ryanair) sur le court et moyen courrier en Europe et par les compagnies asiatiques et du golfe (qui sont soutenues par une vraie stratégie d’État) sur le marché du long courrier.
 L'autre défi est d'ordre organisationnel avec la prise en compte des nouveaux comportements des passagers et leurs conséquences sur l’organisation du marketing, des escales, etc...

Pour conclure, Alexandre de Juniac a confirmé le maintien de la stratégie de hub du groupe Air France KLM car 80% des lignes transcontinentales en dépendent. Le moyen courrier reposera sur un modèle low-cost dressant le constat que les passagers ne veulent plus payer pour un voyage en Europe. Sur le long courrier, la qualité de service a été rehaussée. Les modèles de référence cités : Singapore Airlines et JAP.
Concernant la France, Alexandre de Juniac a rappelé l’ultime nécessité de disposer d’une compagnie nationale forte pouvant desservir le monde entier. Et il a également mis en garde contre tout projet visant à offrir des droits de trafic supplémentaires pour les compagnies du Golfe .
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Eléments de biographie (site AFKLM) : 

17 octobre 2013

Eléments de présentation du marché des drones civils

« Un secteur est en train de naître. Et on le sent. Le drone civil virevolte dans les médias » (Les Echos)

Il existe une grande agitation autour des aéronefs télépilotés (ndlr : le langage de la DGAC pour qualifier les drones civils). Mais il ne faut les confondre avec beaucoup d’appareils que les militaires utilisent. Leurs performances, la charge utile et la complexité du système sont bien souvent très différentes. L’activité professionnelle du drone civil se développe rapidement grâce à deux arrêtés pris par le gouvernement en 2012 (cf ci-dessous).  Énormément de sociétés se positionnent sur de la conception de drones et / ou sur de la prestation de services pour des industriels (inspection d’un réseau de distribution d’électricité ou d’infrastructures, relevé du niveau d’azote au dessus de terres agricoles, relevé topographique…) ; pour l’audiovisuel (une société de production a employé des drones pour filmer en avance les monuments marquants traversés par le Tour de France) ;  pour les services de l’Etat ayant un besoin de surveillance ou d’évaluation (incendie, catastrophe naturel, secours…)…

Pour bien comprendre le cadre général des drones civils en France, voici l’interview d’Emmanuel Remy, président d’UAS Conseil, qui présente l'emploi, les applications et les enjeux des drones civils :




Réglementation: 
Il faut souligner que la France a pris en 2012 de l’avance dans le développement et l’exploitation des drones civils. Le cadre réglementaire français qui régit leur activité repose sur les deux arrêtés du 11 avril 2012 « relatif à l'utilisation de l'espace aérien par les aéronefs qui circulent sans personne à bord » et celui « relatif à la conception des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord, aux conditions de leur emploi et sur les capacités requises des personnes qui les utilisent ». Le marché s’articule autour de quatre scenarii de vols (présentés ici par la Fédération Professionnelle du Drone Civil).
Beaucoup considèrent le cadre réglementaire comme trop limitatif mais la DGAC a pris l'initiative d'ouvrir le marche et est allée aussi loin que possible. La première étape consiste à éprouver les drones et vérifier leur fiabilité pour à moyen terme élargir le champ d’applications et convaincre l’autorité européenne – l’EASA. Une affaire de temps… dans la crainte que les professionnels français perdent leur avance face aux Etats Unis (Drones civils : l'Europe risque de rester à la traîne derrière les Etats-Unis)

La tension est donc très forte sur la réglementation de la DGAC. On vous rapporte ici la situation où un système de drones (deux appareils et une station sol de contrôle) de la Sécurité Civile « ne peut quasiment pas utiliser ses appareils du fait des contraintes réglementaires » (Usine Nouvelle). La société Bertin qui commercialise le drone HoverEye-Ex s’est plaint publiquement de la « réglementation castratrice » de la DGAC sur l’emploi des drones civils.  



Applications: 
Exemple d'une inspection de lignes à haute tension pour anticiper des mesures de maintenance sur les équipements.

En France, ERDF a un fort besoin d’évaluation de son réseau électrique et ses entités régionales ont de plus en plus recours aux services de prestataires de drone. 
ERDF Rhône-Alpes a contracté avec la société Delta Drone pour utiliser leurs appareils dans le cadre d'opérations de maintenance de lignes basse et moyenne tension. Les besoins d’ERDF :
- une cartographie en 3D de ses transformateurs de forte puissance
- une expérimentation pour détecter des incidents sur les lignes électriques en région et la réalisation de diagnostic pour les campagnes d'élagage périodique autour des lignes aériennes. (F3 Rhône-Alpes)


ERDF Midi-Pyrénées a choisi Delair Tech  pour  survoler le réseau moyenne tension du Gers (Sud Ouest). Delair présente également le survol par drone de l'usine hydroélectrique de Vouglans pour le compte de Veolia (ici).  

Les sociétés présentes dans la FPDC: 
Présentation d’Azurdrones


Présentation de RedBird


Présentation d’Infotron 

Présentation de Fly N Sense

                                                                                                                                                 


Le cas américain: 
Aux Etats Unis, le marché des drones civils est poussé à la fois par des industriels de la défense comme AeroVironment qui a fourni des milliers des drones légers pour les militaires et qui veulent se diversifier, par d’anciens de la Défense comme Jonathan Downey ex-Boeing et fondateur d’AirWare, et par des startup (3D Robotics ; Skycatch…) qui apportent des nouvelles technologies à un coût très bas. Les deux principaux freins du marché sont la sécurité aérienne et l’évolution du cadre réglementaire.
Verbatim: “ One of the existing defence contractors that is more excited about the potential domestic market is AeroVironment, which sells military products such as the Raven, a small surveillance drone that is launched by hand, weighs around 2kg and costs $40,000. The company believes that lower costs and its history selling to the Pentagon will give it advantages when pitching to the farmers and other civilian customers who might begin to buy drones. “ (FT)
Chris Anderson, 3D Robotics: Its company “sells small, easy-to-assemble models that can cost as little as $500. […] The PC beat out the mainframe and the cell phone beat out satellite phones. The bottom-up model fits for fast-moving technologies. It is easy to see the same thing happening with drones.“ (FT)



Autres articles : 


25 septembre 2013

Etude : le marché privé de l'information. Enjeux et perspectives

Je vous invite à vous plonger dans l'étude "Le marché privé de l’information" (collection aege). Les auteurs traitent des enjeux culturels, organisationnels et de compétitivité relatifs à l'information. Ils présentent les stratégies de conquêtes de "territoires informationnels et cognitifs".

RÉSUMÉ :
"À l'ère de l'économie de l’industrie de l'information avec l'avènement des bases de données a succédé l'ère du numérique où les plates-formes électroniques qui capturent les informations générées par les utilisateurs sont «en guerre». Les questions culturelles, l'organisation et la compétitivité autour de l’interfaçage des individus avec les plates-formes numériques sont considérables. Internet est en train de changer le visage de l'équilibre entre les acteurs du marché de l'information, avec l'émergence de grands monopoles qui règnent sur les informations ouvertes..."
L'étude rappelle la notion « d'information structurée et non structurée » et la nécessité de s'assurer de leur validité. Pour saisir la complexité du « marché privé de l'information » dans ses réalités politique, économique et stratégique, l'étude met l'accent sur l'histoire ainsi que la dimension économique.

L'étude retrace la genèse et l'évolution chronologique du marché privé de l'information : 
-l'âge des pionniers avec la création des premiers bureaux d'information (Vidocq), 
-puis les informations d’entreprise (Dow Jones, Dun & Bradstreet),
- l'ère industrielle avec Turing et l'avènement de l'ère de l'informatique, 
-et de l'ère numérique avec le PC, internet (1.0, 2.0,  3.0) et e-business.

Ensuite, l'étude s'attarde sur les composants et l'aspect économique du marché privé de l'information à travers une triple analyse :

I/ Une analyse quantitative du marché privé de l'information comprenant :
Les principaux acteurs des technologies de l'information et des communications ;
Les principaux fournisseurs de l'information électronique d'entreprise (financière, juridique, scientifique...) ;
Le marché de l'intelligence économique de « sources humaines », incluant notamment la due diligence.

II/ Une analyse qualitative de ce marché par un examen des limites et des risques liés à l'utilisation d'informations électroniques d’entreprises (étude de cas sur la banque - assurance) et  "de sources humaines" (étude de cas sur "Artprice", spécialisée dans la gestion des bases de données d’œuvres d’art)

III/ Une analyse stratégique du marché privé de l'information en termes de stratégies de «Puissance - Marché - Territoire». Sont présentés plusieurs éléments de réflexion stratégique avec une classification des acteurs en fonction de leur intentionnalité vis-à-vis de leurs acheteurs et une typologie des stratégies du marché de l'information.


Extrait des sociétés & organisations citées dans l’étude :
DUN & BRADSTREET, BLOOMBERG, GOOGLE, ARTPRICE, AEGE, AFDIE, SCIP, ESLSCA, EGE, OUTSELL, SERDALAB, FMI, SAP, ORACLE, URFIST, YAHOO !, MICROSOFT, ENRON, INTD, IBM, HP, MERCANTILE AGENCY, LA COMPAGNIE FRANÇAISE DES INDES, LE CRÉDIT LYONNAIS, SNCF, THOMSON, LEXISNEXIS, REED ELSEVIER, WOLTERS KLUWER, GFII, BULL, ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE CRÉATION INDUSTRIELLE, GARTNER GROUP, FORRESTER, LENOVO, DELL, ACER GROUP, ASUS, APPLE, FUJITSU, NUDT, DAWNING, EMC, NETAPP, HITACHI/HDS, INTEL, SAMSUNG ELECTRONICS, TEXAS INSTRUMENTS, TOSHIBA, RENESAS ELECTRONICS, QUALCOMM, STMICROELECTRONICS, HYNIX SEMICONDUCTOR, BROADCOM, CEA, ERICSSON, SYMANTEC, NINTENDO, ACTIVISION BLIZZARD, EMC, NOKIA SIEMENS NETWORKS, CA TECHNOLOGIES, ELECTRONIC ARTS, ADOBE, ALCATEL-LUCENT, CISCO, SONY, DASSAULT SYSTÈMES, BMC, SUNGARD, AUTODESK, KONAMI, SALESFORCE.COM, SAGE, AMAZON, BUSINESS OBJECTS, MUREX, CEGID, MCAFEE, TREND MICRO, INFOSYS, CAPGEMINI, CSC, WIPRO, QUEST, VERIZON, HEROKU, WINDOWS AZURE, VMWARE, RED HAT, RACKSPACE, AT&T INC., NIPPON TELEGRAPH & TELECOM, TELEFONICA, CHINA MOBILE, DEUTSCHE TELEKOM, VODAFONE GROUP, FRANCE TELECOM, NTT DOMOCO, AMERICA MOVIL SAB, KDDI CORP, TELECOM ITALIA, SOFTBANK CORP, SPRINT NEXTEL CORP, CHINA UNITED NETWORK, CHINA UNICOM, BT GROUP PLC, TELSTRA CORP, BCE INC, TELENOR ASA, TELEFONICA BRASIL, MTN GROUP, TELIASONERA AB, CENTURYLINK INC, INSEE, OCDE, UBIFRANCE, CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE PARIS, SOCIETE.COM, KOMPASS, XERFI, EUROSTAF, DAFSA, SIX TELEKURS, LEFEBVRE SARRUT, ACNIELSEN, TNS WORLDPANEL, ACXIOM, PAGES JAUNES MARKETING SERVICES, EBSCO INFORMATION SERVICES, SWETS INFORMATION SERVICES, LAVOISIER, PROQUEST, BUREAU VAN DIJK ÉDITIONS ÉLECTRONIQUES, AFP, REUTERS, ASSOCIATED PRESS, EDD, DOW JONES FACTIVA, L’ARGUS DE LA PRESSE, PRESS INDEX, TNS MEDIA INTELLIGENCE, QUESTEL, INPI, IGN, MÉTÉO FRANCE, THOMSON REUTERS SCIENTIFIC, SPRINGER VERLAG, AFNOR, EDP SCIENCES, GETTY, JUPITERIMAGES, IMAGE FORUM (AFP), FOTOLIA, EXALEAD, AUTONOMY, SINEQUA, LINGWAY, POLYSPOT, QWAM CONTENT INTELLIGENCE, KB INTELLIGENCE, ISCOPE, IXXO, TEMIS, JOUVE-SAFIG, DIADEIS, ROSEBUD TECHNOLOGIES, LES, DEUTSCHE BORSE AG, BGC, GFI, ICAP, AGEFI, NYSE-EURONEXT, FIDAL, CMS BUREAU FRANCIS LEFEBVRE, ERNST & YOUNG SOCIÉTÉ D’AVOCATS, LANDWELL & ASSOCIÉS, TAJ, MAYER BROWN, W & S, JACQUES BARTHELEMY & ASSOCIÉS, MONASSIER & ASSOCIÉS, DE GAULLE FLEURANCE & ASSOCIÉS, ERNST & YOUNG, KPMG, PRICEWATERHOUSECOOPE RS (PWC), DELOITTE & ASSOCIÉS, IN EXTENSO, MAZARS, GRANT THORNTON, FITECO, STREGO, AGENCE TOURANGELLE D’ENQUÊTES ET DE RECHERCHES, NEW ASSOCIATES, DETECNET, CREDDEL, AGRECO, GEOS BUSINESS INTELLIGENCE, PARTNER ENQUÊTES, TDA CONSEIL, ACTE 2, SUD GÉNÉALOGIE, COFACE, MC GRAW-HILL, INTRUM JUSTITIA, EULER HERMÈS RECOUVREMENT, CONTENTIA FRANCE, MCS & ASSOCIÉS, EFFICO, RECOCASH, FIDUCIAIRE DE DISTRIBUTION INTERNATIONALE, POUEY INTERNATIONAL, CSFRS, CONSEIL D’ANALYSE STRATÉGIQUE, JUNIPER RESEARCH, HARVARD, MIT, MINDJET, SPOTTER, CIRAD, EXPERIAN, BNP PARIBAS, TWITTER, FACEBOOK, AMERICAN EXPRESS, FOURSQUARE, CITIGROUP, FIDOR BANK, WASPIT, FNB, CNIL, DGSE, NSA, MITI, JETRO, INTELLIPEDIA, CCI FRANCE, LE GROUPE SVP, VIADEO, LINKEDIN…
  
Pour acheter l’ouvrage « Le marché privé de l’information : enjeux et perspectives »
- FNAC ;
Version papier (livre de 314 pages, en français) : LULU.com 

17 septembre 2013

Colloque "Quelle consolidation pour notre industrie d’armement et de défense ?"

Annonce de colloque le 14 octobre 2013 au Sénat : «Quelle consolidation pour notre industrie d’armement et de défense ? » avec le parrainage de M. Jean-Louis Carrère, Président de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces Armées du Sénat

Les intervenants présenteront l'état des lieux en matière de consolidation de l'industrie d’armement et de défense française avant de tracer, en seconde partie, les perspectives et grandes orientations du marché.

> Plus d'informations : Club Participation & Progrès 

31 janvier 2013

Tour d’horizon des acteurs de l’aérosturcture : vers un rapprochement Latécoère Sogerma ? (+MAJ2)

La rumeur de ce début d’année dans le monde des industriels aérostructuristes concerne un rapprochement (une fusion ?) entre le groupe Latécoère et Sogerma qui appartient au groupe EADS. Ce projet avait déjà été évoqué sous l’ère Louis Gallois à la tête d’EADS. Depuis quelques années, le secteur des aérostructuristes fait l’objet d’annonce de concentration. En France, les principaux acteurs (Sogerma, Latécoère, Aerolia et Daher-Socata) occupent le marché. De nombreuses sociétés de taille plus modeste complètent le paysage. 

Des groupes de grande taille se sont montés sur le marché mondial. Ils sont américains (Spirit Aero, Triumph Group qui a rachété Vought en mars 2010 pour 1,44Md$), européen (Premium Aerotec, groupe EADS), japonais (Mitsubishi Heavy Industries) ou britannique (GKN). 

L’activité des aérostructuristes se caractérise par des cycles longs où les donneurs d’ordre (Airbus et Boeing en tête) ont développé le modèle de risk sharing partner (RSP) avec leurs fournisseurs. Aérostructuristes et avionneurs partagent les risques liés au lancement de programme d’avions. Le fournisseur prend en charge tout ou partie des investissements (R&D, usine, NRC, coûts liés à la learning curve) en échange d’une exclusivité sur le programme. Le modèle RSP fonctionne tant que le calendrier du programme est respecté mais beaucoup d’aérostructuristes subissent les limites du modèle RSP. Le cas d’école est le groupe Latécoère impacté entre 2009 et 2011 par :

- le change euro-dollar,
- les retards de l’A400M et du Dreamliner 787, les problèmes de cadences de l’A380,
- les réductions de cadences chez Bombardier, Embraer et Dassault Aviation.

Les aérostructuristes ont à supporter des nombreux risques (cadence industrielle, risque de change, financement des investissements). C’est pour cela que les appels à la concentration sont récurrents.  



Tour d’horizon des principaux aérostructuristes en France :

Le groupe Eads-Sogerma a dégagé en 2011 un chiffre d’affaires de 471M€ pour 1943 salariés (toutes activités confondues) dont 342M€ et 946 salariés pour la seule Sogerma. L’aérostructure représente la majorité du chiffre d’affaires.





Latécoère est engagé en tant que fournisseur de rang 1 auprès des principaux avionneurs. Le groupe présente une forte implantation dans les aérostructures et les systèmes de câblage. Il est implanté dans de nombreux pays low-cost (Tunisie, République Tchèque, Mexique), au Brésil et aux Etats Unis. (ci contre les données fournies par Latécoère).
MAJ 07.02.2013: Le chiffre d'affaires sur l'exercice 2012 s'élève à 581,1 millions € plus 62,5 millions € de NRC (remboursement anticipé de frais de développement par le groupe EADS)
Evolution du CA total groupe depuis 2009:
2009: 449,5M€
2010: 464,4M€
2011: 520,6M€ + 55M€
2012: 581,1M€ + 62,5M€

Evolution du CA Aérostructure hors remboursement NRC:
2011:  289,0M€
2012:  326,1M€



Aerolia, crée en 2009, est issue du plan Power 8 et de la non vente des sites Airbus de Saint Nazaire et Méaulte (Latécoère avait précipitamment annoncé le rachat de ces sites). Aerolia a repris une bonne partie des activités aérostructures d’Airbus. Aerolia s’est implanté dans la foulée en Tunisie (en perte de vitesse dans les mois qui ont suivi la révolution) et a lancé la construction en 2012 d'une usine d’assemblage au Quebec (diversification avec le fuselage Global 7000 et 8000). L’entreprise a dégagé un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros en 2012 avec, entre autres, « 612 ensembles complets avions Airbus » livrés.


Retour sur l'interview du Président d'Aerolia, Christian Cornille (objectifnews.tv):  L'effectif d'Aerolia est de 3000 personnes en France dont 400 à Toulouse (donnée septembre 2012). Le Président d'Aérolia justifie les implantations hors d'Europe par
- la nécessité "d'offrir de la proximité à nos clients" , 
- une question logistique (transport de pièces de grand dimension)
- et pour avoir une bonne compétitivité (= production en zone dollar). 

Aerolia veut grandir via une diversification des clients et envisage des projets de croissance externe (objectif moyen terme du CA: 3mds$). Airbus est le principal client d'Aerolia. Boeing et Embraer sont les prochaines cibles (d'où l'implantation sur le continent américain).



Daher-Socata est issue de l’acquisition de 70% de la Socata par le groupe Daher. Le pôle aéronautique de Daher comprend la construction du TBM 850, l’aérostructure, des services logistiques et du support. Daher a noué en 2012 un accord avec Triumph Group sur la fourniture de systèmes d’isolation. Le chiffre d’affaires groupe atteint 925M€ dont 240/250 M€ et 1200/1300 salariés pour la Socata. 
MAJ 06.02.2013Patrick Daher, PDG du groupe Daher a déclaré à l'Usine Nouvelle:  "Je ne suis pas fana de la consolidation [des aérostructuristes français], mais, pas du tout. Les rapprochements doivent s'envisager au moins au niveau européen." Les intérêts prioritaires du groupe Daher sont de se renforcer sur le marché américain. "Nous devons renforcer notre présence aux Etats-Unis ces cinq prochaines années. Nous croyons beaucoup plus à des rapprochements transocéaniques parce que le marché américain est le premier marché mondial. C'est là que nous devons concentrer nos efforts" (Usine Nouvelle: Daher ne croit pas à une consolidation franco-française).











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Adrien Cortoux

23 janvier 2013

SunAero poursuit son développement alliant brevets et conquête de marchés (+MAJ3)


SunAero est une PME basée à Genay dans le Rhône qui propose des solutions technologiques pour limiter l'immobilisation des avions. Elle propose des solutions de détection et de colmatage de fuites de carburant et d'autres liquides sur les avions. Elle a développé un système rapide qui permet un gain de temps considérable sur la période d’immobilisation des avions (source: gouvernement.fr, Le Bourget 2011). 

SunAero est née dans les années 90. Son développement s'est effectué sur une demande spécifique de la DGA suite au dépôt d'un brevet concernant l’accélération du séchage des mastiques d'étanchéité sur les avions de chasses (source: Ielovepme, Le Bourget 2011). L'Armée de l'Air française connaissait des soucis opérationnels sur les avions Mirage III et Mirage 2000. 

Sur l'historique de la société
"Durant sept années, SunAero a équipé l'ensemble des bases aériennes militaires françaises. Ce marché a renforcé ses connaissances dans le domaine de l'étanchéité et a favorisé la conquête du marché de l'aviation civile". SunAero s'est rapprochée d'un autre partenaire pour faire la jonction entre le métier d'origine - l'étanchéité - et la détection de fuites.  En 2004 la fusion a eu lieu autour de trois associés : 
- Bruno Comoglio, fondateur et actuel président de SunAero ;
Laurent Dumortier, fondateur du partenaire Helitest, actuel VP de SunAero et CCO de la nouvelle société en Malaisie AeroKwai ; 
Thierry Regond, ancien avocat d’affaires, VP de SunAero

MAJ 1 : 26 Sept 11, France
Sunaero compte doubler ses effectifs de son bureau d'études avec pour objectif de développer "une valise de contrôle à distance des opérateurs intervenant en milieu confiné". SunAero rappelle que les fuites de carburant constituent la deuxième cause d'immobilisation des avions après les problèmes de moteurs. "Un Airbus A330 bloqué au sol, c'est un coût de 120.000 euros par jour." Le but est donc de réduire au minimum le manque à gagner pour les compagnies aériennes. SunAero annonce faire passer le délai d'immobilisation de 8h contre 78h avec les méthodes traditionnelles. En matière de stratégie de propriété intellectuelle, SunAero dispose déjà de nombreux brevets couvrant la détection de fuites dans les avions.


MAJ 2 : 16 Nov 11, Dubai Air Show
Source: flightglobal.com Novembre 2011


MAJ 3 : passage sur BFM Busines, trophée de l'INPI et ouverture en Malaisie

A écouter l'interview de SunAero qui, je vous le rappelle, a divisé par 10 le temps d'immobilisation des avions pour toutes les problématiques de maintenance structure (hors maintenance moteur et electronique). Interview à partir de 24'15 min. (Business Club de France : Sunaero, la PME qui compte parmi ses clients l’US Air Force !  )

SunAero vient d'être récompensé aux Trophées de l'Innovation de l'INPI 11 brevets déposés sur les 10 dernières années. Son chiffre d'affaires en 2012 est 6 / 7M€ (Interview à 3'30 dans le JT 19h Rhone Alpes du 22 janvier 2013) 
Source: INPI

SunAero  vient de créer Aerokwai, la filiale malaisienne basée en périphérie de Singapour à Johor Bahru. Aerokwai devrait être opérationnelle dès janvier 2013. Aerokwai serait pilotée par Chritian Pinter (source: aerobuzz.fr)

Marwan Lahoud sur la stratégie du groupe EADS


Marwan Lahoud, Directeur Général Délégué à la Stratégie et au Marketing d’EADS, était ce matin l’invité de l’économie sur Radio Classique (podcast à écouter ici). Les principaux points de l’interview :


Tom Enders, CEO d'EADS et Marwan Lahoud
Source: challenges.fr

Le projet de fusion avec BAE Systems est il définitivement enterré ?
Le projet de fusion entre EADS et BAE était un projet d’opportunité : il existait un accord entre les managements des groupes et une convergence sur la valorisation de l’opération. Ce projet était sur la table au début des années 2000 et il est possible qu’il revienne sur la table à terme. Ce n'est pas le seul projet stratégique d'EADS.

Sur la gouvernance et le nouveau pacte d’actionnaires du groupe EADS
Le projet de gouvernance est dérivé de ce qu’EADS avait fait autour de BAE Systems. Il fallait faire d’EADS une entreprise acceptable notamment aux USA, c'est-à-dire avoir plus de capital flottant (environ 72%). Car les décisions doivent être prises au sein de l'entreprise et ne doivent plus être soumises à de potentiels vetos externes (cf. ingérence des gouvernements)

Sur le changement de nom d’EADS au profit d’Airbus
Chez EADS, il n’y a pas de projet de changement de nom du groupe actuellement. On en parle depuis 2000 car Airbus représente 70% du groupe. Mais il existe d’autres marques prestigieuses à ne pas négliger (Eurocopter, Astrium, Cassidian…)

Sur Lagardère qui quitte la présidence du Conseil d'Administration
Un nouveau process est mis en place chez EADS. C’est le comité des nominations du Conseil qui propose les administrateurs. A l'issue de l'Assemblée Générale, le Conseil est élu et nomme son président. Un process tout à fait normal pour une société mais nouveau pour EADS.

Sur Boeing, le Dreamliner 787 et les éventuels impacts pour Airbus
Il n’y a pas d’impacts immédiats et EADS suivra attentivement les recommandations des autorités de certifications afin d’éviter - le cas échéant - de faire les mêmes erreurs.
Aucun lien entre la certification de l'Airbus A350 et les enquêtes en cours sur le Dreamliner 787 de Boeing. L'A350 et le 787 ont des conceptions différentes.

Sur les effets de la crise budgétaire européenne sur la branche Défense
Le groupe est dans l’attente du Livre Blanc et de la nouvelle loi de programmation militaire en France. EADS est installé sur plusieurs marchés, souffre des baisses de budgets mais a surtout besoin de visibilité.

Source: Defense.gouv.fr

21 janvier 2013

Alliances mondiales : AgustaWestland s’allie avec Embraer et Russian Helicopters


AU BRESIL : AgustaWestland, l’hélicoptériste filiale de l'italien Finmeccanica, et Embraer ont annoncé la signature d’un protocole d'accord (MoU) visant à établir une joint-venture pour la production d’hélicoptères militaires et commerciaux du Brésil.

Pour AgustaWestland, puisque le Brésil présente un fort potentiel, il est nécessaire d'avoir une présence industrielle dans le pays pour l’aider à se développer. L'industrie pétrolière et gazière, le transport exécutif et militaire sont visés par la gamme d’hélicoptères d’AgustaWestland.

Intérêt pour Embraer ? Embraer essaye de diversifier son positionnement en dehors des avions d'affaires et des avions commerciaux  dont le carnet de commandes est relativement limité (185 E-Jets en backlog pour un rythme de livraisons en 2012 de 106 appareils). Embraer entend aussi mener à terme le programme d'avion de transport militaire KC-390. De plus Embraer veut pénétrer de manière plus importante le marché de la défense mais le groupe de taille relativement modeste fait face à de puissants conglomérats brésiliens qui se sont développés dans ce secteur. Enfin, on peut se demander quel sera l'impact de l'annonce d'aujourd'hui avec EADS qui souhaitait en 2010  développer un partenariat avec Embraer ?




EN RUSSIE :
Le 15 Janvier 2013, HeliVert, la joint venture entre Russian Helicopters et AgustaWestland, a réalisé le premier vol du premier AW139 assemblé en Russie. L'AW139 russe avait effectué ses premiers essais au sol et son premier décollage en décembre dernier. Le deuxième hélicoptère (MSN60002) assemblé par HeliVert devrait entrer en service en Février 2013.
La cadence de production des AW139 russes devrait atteindre 15 à 20 hélicoptères par an. A terme, l’usine HeliVert devrait compter une centaine de salariés.

AgustaWestland et Russian Helicopters avaient engagé des discussions à l’été 2007, signé un accord sur la joint-venture en 2008, et finalisé l’accord au Bourget 2011.


Russian Helicopters est une filiale de UIC Oboronprom, qui à son tour fait partie de la société d'État Rostec. Russian Helicopters possède cinq unités de production d'hélicoptères, des bureaux de conception, un atelier de pièces de rechange et de réparation. Russian Helicopters a été créé en 2007. En 2011, son chiffre d'affaires de RUB 103.9 milliards (USD 3,4 milliards janv 2013). 


L’AW139 est un hélicoptère medium bimoteurs ayant une vitesse maximale de 306 km/h (167 kts), un rayon d’action de 1250 km (conditions 1654kg de fuel – pas de reserve – @ 6000 ft) pour 5heures 56min d’autonomie.

L’AW139 peut être équipé d'un système de protection contre le givre complet (FIPS Full Ice Protection System de Goodrich) qui permet de voler dans des conditions givrantes connues. L'AW139 est équipé de 2 moteurs Pratt & Whitney C. PT6C-67C. L'hélicoptère est configuré pour un ou deux pilotes et peut transporter jusqu'à 15 passagers ou 6-8 passagers en configuration de transport executif.


Sources :