L’Inde a pour ambition de renouveler une grande partie de ses avions de chasses (Mig-21), surtout que ceux-ci sont constitués de plusieurs types d’avions d’origines variées : l’Inde dispose en effet de Mirage 2000, de Mig-21, Mig-27, Su-30, et de Jaguar. L'Inde a aussi développé le LCA.
Le marché porterai sur l’acquisition de 126 appareils : autant dire le marché du siècle, et nombreux sont les prétendants. Dassault bien sûr avec son Rafale, EADS et l’Eurofigter, SAAB avec le GRIPEN, Boeing propose de son coté son FA-18 SUPER HORNET et LOCKHEED MARTIN le F-16. Or pour l’emporter, chaque constructeur n’hésite pas à faire des offres de plus en plus intéressantes.
Mais la Russie est aussi intéressée par ce marché et propose le Mig-29 ou son Mig-35. D’ailleurs ROSONBORONEXPORT semble prêt à de nombreuses concessions pour remporter le marché, comme en témoigne la déclaration faite le 12 mars dernier parle constructeur russe RSK Mig : "Si le gouvernement indien décide d'acheter des chasseurs MiG-35 ultramodernes, nous mettrons à sa disposition des technologies clefs mises en place pour ces chasseurs, y compris celles qui ont trait à la cinquième génération. Les coproductions industrielles avec l'Inde prendront une nouvelle dimension". En somme, non seulement il y aura un transfert de technologies, mais en plus de cela cette proposition semble appuyer la volonté Russe de mettre en place un véritable partenariat stratégique entre la Russie et l’Inde pour développer de concert un avion de 5ème génération.
Les USA ont bien indiqué qu’ils seraient prêts à autoriser l’acquisition par l’Inde de radars APG-79 jusque là interdits à l’export si les autorités indiennes choisissaient le FA-18 Super Hornet, mais cela semble moins intéressant pour les industriels indiens que la proposition Russe. Car si l’Inde souhaite avoir un avion moderne, elle veut aussi disposer d’une industrie capable et moderne pour en concevoir, et le dernier modèle conçu par l’Inde a connu de nombreux déboires.
Coté européen, Français, ou Suédois, aucune offre de partenariat ne semble avoir été faite, même si les constructeurs savent qu’ils devront concéder des transferts de technologies.
L’idée des partenariats stratégiques est intéressante, et ce bien plus de les transferts de technologies, et ce pour les deux parties : d’une part, pour un pays en bénéficiant et disposant de bonnes base industrielles et scientifiques (et c’est le cas de l’Inde) cela permet d’acquérir des technologies et de concevoir un appareil ; et d’autre part, pour le pays faisant cette offre, cela permet d’obtenir un partenaire intéressant et beaucoup plus lié. Ce partenaire peut par ailleurs apporter une base industrielle utile aves des fournisseurs compétitifs et compétents, mais aussi des moyens de recherche et de création modernes. L’Inde serait le partenaire idéal pour ce genre de partenariat.
Maintenant, reste à savoir ce que l’Inde souhaite réellement : les achats militaires sont-ils un levier diplomatique ou constituent-ils une simple volonté d’essor technologique et industriel ? Car un partenariat avec la Russie ne serait intéressante que technologiquement. Alors qu’acheter des chasseurs de Boeing ou de LOCKHEED MARTIN illustrerait le rapprochement opéré avec Washington sur le nucléaire. Pour emporter définitivement l’offre, les constructeurs US pourraient proposer la construction locale des F-16 et de FA-18. L’Inde y gagnerait sur les deux tableaux : diplomatique (reconnaissance et aval occidental de son rôle de premier plan) et technologique (transferts). Cette solution vaut aussi pour les offres européennes : une usine locale de construction de Rafale ou d’EUROFIGHTER semble peu imaginable, mais il serait intéressant de proposer la création de partenariats pour de futurs projets, ainsi que l’ouverture à des fournisseurs indiens de sous-ensembles de ces appareils.