Le secteur de l’aéronautique doit faire face à des défis énergétiques au vu de la raréfaction du pétrole et à l’augmentation du trafic aérien. Parallèlement Le transport aérien doit devenir plus « vert ». Pour cela, il doit favoriser la recherche de carburants issus de ressources renouvelables, continuer à réduire la pollution sonore autour des aéroports…
Les défis énergétiques :
1. Réduire la consommation moyenne de kérosène par passager de 50% entre 2000 et 2020.
2. Rechercher des combustibles de substitution. Les combustibles de substitution envisagés sont classés en 3 catégories qui sont :
Hydrogène, méthane/GNL
Carburants synthétiques issus de ressources fossiles
Biocarburants
Selon Paul Kuentzmann, « l’idéal serait un substitut au kérosène conventionnel ne nécessitant qu’un minimum de modifications de l’avion et des moteurs ». Les 3 types de substituts envisagés présentent cependant des inconvénients : l’utilisation d’hydrogène liquide nécessitera l’aménagement des aéroports et la mise au point de « cryoplanes » et d’un système de production massive. Les réserves de gaz naturel ne semblent pas supérieures à celles du pétrole.
A l’inverse, des résultats prometteurs sont apparus lors de diverses études réalisées sur les biocarburants et plus particulièrement sur les carburants F.T. (procédé Fischer-Tropsch) issus de déchets de bois.
Le défi environnemental :
Lors du colloque ANAE, 3 objectifs environnementaux pour l’aviation ont été proposés :
1.Réduire la pollution sonore autour des aéroports
2.Améliorez la Qualité de l'air Local près des aéroports en réduisant les émissions d'azote (NO et NO2) dans le cycle LTO (A landing and take-off cycle).
3.Réduire la participation de l’aviation au changement climatique
Ces objectifs étant majoritairement liés aux moteurs, de nombreux travaux sont en cours chez les avionneurs (par exemple Boeing QTD1 and QTD2), chez les motoristes et au niveau scientifique (NASA, UK/USA Silent Aircraft Initiative).
Parallèlement, les campagnes scientifiques de mesure des émissions polluantes sont encore rares alors que « Le rôle des activités anthropiques dans le changement climatique est majoritairement admis, l’aviation y participe ». La contribution majoritaire au changement climatique est celle du CO2 : la combustion de 1 kg de kérosène produit 3,5 kg de CO2. Le site de l’OACI propose à ce sujet un calculateur d’émission de Carbone ainsi que de nombreuses publications sur les émissions de CO2.
Le choix du combustible de substitution devra aussi prendre en compte ses émissions de CO2. Ainsi, l’hydrogène produit à partir d’eau et d’énergie nucléaire présente un grand intérêt environnemental. De même, les biocarburants présentent un avantage car ils participent au cycle du carbone.
Pour conclure, il semble que ces défis détaillés en octobre 2007 soient toujours à l’ordre du jour pour le secteur de l’aéronautique. Cependant, en raison de la crise actuelle, ces défis sont relégués au second plan aujourd’hui. Les avionneurs, notamment AIRBUS et BOEING, sont confrontés à des difficultés économiques et structurelles majeures, lesquelles les obligent à revoir leurs priorités.
La « révolution verte » de l’aéronautique est donc freinée, comme l’illustre le projet A350. En effet, cet avion, annoncé comme étant un aéronef « plus écologique » par sa structure et ses caractéristiques techniques, est une des victimes de la crise. Le projet accumule déjà de nombreux mois de retard.