Avec la dégringolade continue du Dollar US, non seulement Airbus doit faire face à des difficultés financières, mais doit aussi faire face à la fonte de ses bénéfices! Car si l'avionneur Européen facture ses avions en Dollar, nombreux sont ses fournisseurs européens à qui il paie en Euro! Or avec 1€ pour 1.55 US $, Airbus ne pourra pas seulement se contenter du plan Power 8 selon ses dirigeants. Louis Gallois a ainsi annoncé son souhait....de payer tous les fournisseurs d'Airbus en Dollar US!!
Récession ? Tous les indicateurs de santé de l'économie américaine ne sont pas au beau fixe et font craindre le pire pour l'avenir: balance des paiements déficitaire, déficit commercial, chômage en hausse, secteur financier et bancaire gravement touché par la crise des Subprimes et donc la cure d'austérité que subit l'ensemble de l'économie US, tous ces facteurs ne laissent pas envisager une remontée de la devise US, et ce même malgré l'action de le FED, même après concertation de la FED avec la BCE et la Banque Centrale d'Angleterre. La faillite annoncée par CARLYLE CAPITAL CORPORATION a suffit à faire dévisser le Dollar.
Face à cette menace de plus en plus lourde que fait peser la chute du Dollar US, Airbus et EADS multiplient les actions : investissements aux USA pour l'usine d'Airbus Cargo qui fourniront l'USAF en cargo ravitailleurs, mais aussi la volonté annoncée le 12 février par Louis Gallois président d'EADS de transférer le risque monétaire sur ses fournisseurs en payant tous les sous traitants d'Airbus pour le projet d'A350 en dollar US.
On comprend les difficultés d'Airbus. Mais cela est-il possible? Contractuellement? Mais aussi constitutionnellement? Car l'Euro n'est-elle pas la monnaie de la République Française? Une société de droit français peut elle payer ses cocontractants de droit français ayant leurs sièges sociaux en France en Dollar US et non en Euro?
Ces questions méritent d'être posées, car apparaîssent devant nous les véritables difficultés causées par la chute du billet vert. Le risque: qu'une très grande partie de l'industrie française soit victimes d'un "truandage" monétaire, où leur accord de payer en Dollar serait "surpris" sous peine de perdre leurs contrats.
Poussons plus loin: ne serait-ce pas là de l'abus de position dominante dans certains cas de PME PMI sous-traitantes d'Airbus et n'ayant que cette société comme principal client?
La question mérite d'être posée, car si Airbus représente des emplois en France, la sous traitance est devenue la base vitale de l'industrie aéronautique.