Soixante dix airbus A350 et onze A380 pour une note finale de 20,2 milliards de dollars... le contrat titanesque signé cette semaine entre la compagnie Emirates et le constructeur Airbus, filiale d’EADS, marquent les esprits : il s’agit du plus grand contrat du monde de l’aéronautique ! Mais sa signature alimente déjà les avis de turbulences chez ses concurrents !
Emirates monte en puissance. Depuis 2002, la compagnie a doublé son parc d’aéronefs ; elle a presque triplé son chiffre d’affaires pour s’installer à la neuvième place mondiale dans la hiérarchie des compagnies. Pour 2012, Emirates vise 40 millions de passagers transportés par an !
Emirates tire profit de la déréglementation du secteur aérien. Ce mouvement touche le secteur tout entier. Historiquement encadré par de lourdes contraintes, le transport aérien s’est développé vers de nouveaux horizons grâce à une législation allégée : de nouvelles lignes ouvertes, c’est une intensité concurrentielle accrue !
Par le biais d’une stratégie offensive, le groupe se positionne clairement comme un challenger face aux ténors occidentaux. En utilisant le développement de Dubaï et de son hub, Emirates compte réorienter les flux mondiaux de passagers à son profit. Comment ? En jouant de sa position de pivot entre l’Afrique et l’Asie ; entre l’Asie et l’Europe.
Les conséquences d’une telle réorganisation sur le secteur aéronautique seront directes en Europe. Moins de transit sur les hubs européens, ce serait moins d’activité sur toute la chaîne de l’aérien (des sous traitants aéroportuaires jusqu’aux compagnies).
Les questionnements sur le financement du développement d’Emirates prennent de l’ampleur. D’aucuns accusent Emirates de bénéficier de subventions venant du riche Etat pétrolier et d'évoluer dans une opacité financière ! Il est certain que nous reviendrons plus en détails sur le fonctionnement interne de cette compagnie !