
Analyse à lire dans les Echos d'Alain Ruello sur l'avenir du programme Rafale à l'aune de son nouvel échec en Suisse (où l'avion s'est incliné face au Gripen) et de l'incertitude qui plane aux Emirats Arabes Unis.
A l'occasion du dernier Dubai Air Show, les autorités des EAU avaient publiquement critiqué la proposition du consortium Rafale. Le Cheikh Mohammed lançait à propos de la France et de Dassault : « Bilateral relations have never been stronger and his constant personal intervention in this process has sustained Dassault at the forefront of our considerations [...] Regrettably, Dassault seems unaware that all the diplomatic and political will in the world cannot overcome uncompetitive and unworkable commercial terms ».
Michel Cabirol de la Tribune rapportait des propos acerbes à l'encontre de Dassault : « Ils - les EAU - sont fâchés avec Dassault Aviation et en ont assez d'eux [...] Depuis la reprise en main par Alain Juppé du dossier Rafale aux Emirats, tout le monde en France marche dans le même sens pour vendre le Rafale... sauf Dassault ».
Comme la pression monte sur lui, Dassault est obligé de réagir en suivant deux arguments:
1. Comme le rappelle Alain Ruello des Echos "Les médias ont beau en avoir fait une cible facile, leRafale concentreune vingtaine de technologies stratégiques que très peu de paysmaîtrisent. Il s’agit du radar, des équipements de guerre électroniques ou encore de l’optronique ou du guidage inertiel. Contrairement, là encore,àcequecertainsestiment,l’avion tricolore n’est pas dépassé, quand bien même son premier vol remonte au milieudes années 1980. Ses concurrents américains,F16 de Lockheed Martin par exemple, affichent bien plus d’ancienneté aucompteur. Autrement dit, et c’est un point largement oublié, un avion de combat vit longtemps, très longtemps, parfois jusqu’à cinquante ans."
2. L'obtention d'un contrat d'export est indispensable, dans un contexte budgétaire tendu, pour maintenir les "centaines d’emplois hautement qualifiés dans les bureaux d’études de Dassault, Thales ou Safran". Et Alain Ruello lance cet avertissement "S’ils - les EAU- ne signent pas, il sera dur demaintenir cette compétence."