__________________________________INNOVATION on ENGINEERING, MANUFACTURING, FINANCING shaping the AEROSPACE INDUSTRY

25 février 2010

INDUXIAL, alliance stratégique dans la sous-traitance aéronautique

Dans le prolongement de l’article sur Aero Trade, FLYINTELLIGENCE poursuit son travail sur les alliances stratégiques dans la sous-traitance aéronautique. Il s’agit de la société Induxial. En 2009, 6 PME aéronautiques ont donné naissance à une alliance stratégique positionnée comme assembleur de compétences de PME qui travaillent pour les constructeurs et les grands équipementiers.

Induxial regroupe six sous traitants, 970 collaborateurs, 75 Millions euros de CA et implantés sur trois régions (Ile-de-France – Picardie, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Cote-d’Azur).

La société de conseil COHESIUM a initié ce projet qui se place au cœur d’une démarche d’intelligence économique.


AERO TRADE, alliance stratégique dans la sous-traitance aéronautique

Dix entreprises du sud ouest de la France, implantées sur 5 départements, viennent de constituer une plate-forme d'achat de matières premières, Aero Trade. Le plateforme pourrait à terme s’ouvrir à d’autres sociétés venant de toute la France.

Cette plateforme sera en charge des approvisionnements « de plaques d'aluminium, d'aciers spéciaux, de titane et de petites pièces ». Et sans doute à terme en charge d’achats d’équipements et du business developpement.

Le projet avait été lancé il y a une année dans le cadre d’Aerospace Valley. Aero Trade suit quatre « objectifs :

- mutualiser les achats de matières premières ;

- reporter le Besoin en Fonds de Roulement pour l’achat matière de chaque entreprise ;

- sécuriser les approvisionnements ;

- acquérir la taille critique (+ de 2 000 salariés) nécessaire pour intervenir sur le marché national et international. »

A terme, tout ou partie de la fonction commerciale pourrait également être mutualisée, notamment pour gagner des marchés à l’export.

Les modes d’achat de matières premières s’opèrent de trois manières :

- Free-sourcing (matière fournie par le donneur d’ordres),

- Contractors bid (fournisseur recommandé par le donneur d’ordres),

- Achats directs.



Aero Trade devrait promouvoir la voie de « Contractors Bid ».

Adrien

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Sources

LA DEPECHE : Aero Trade - 10 PME aero s'associent pour une plateforme d'achats mutualisée

AEROMORNING : La plate-forme d’achats SAS Aero Trade

MIDENEWS : 10 sociétés de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine créent la plate-forme d’achats SAS Aero

Participants SAS Aéro Trade

Haute Garonne : Cauquil, Espace, Mecahers, Sotip, Sud Aero (Préside Aéro Trade)

Lot : Figeac Aero

Pyrénées-Atlantiques : Eskulanak, Map

Ariège : Maz'Air

Hautes-Pyrénées : Safial Profor

Partenaires SAS Aéro Trade

AIRBUS

GIFAS

AEROSPACE VALLEY

Conseil Régional Midi-Pyrénées

DRIRE de Midi-Pyrénées

24 février 2010

L’A400M, impératif stratégique, fiasco politique


L’avion qui coutera 10000 à 15000 euros l’heure de vol aux Armées devrait connaitre officiellement son avenir d’ici la fin de la semaine, une fois qu’EADS aura notifié la proposition finale aux Etats clients...
Les Etats clients discutent avec EADS depuis début janvier 2010 sur le partage des surcoûts liés au programme d’avion de transport tactique et stratégique militaire. Un accord a été trouvé il y a quelques jours. EADS et les Etats ont l’un et l’autre fait un pas pour trouver un compromis. EADS lâche au final 1,7 milliard d’euros. Les Etats en prennent 3,5 à leur charge.
La facture supplémentaire devrait atteindre 5,2 milliards d’euros et le retard 4 années. Les ingénieurs d’Airbus Military et du consortium EuroProp International* nous rappelleront volontiers qu’ils n’ont jamais vu un programme militaire respecter son calendrier et son budget prévisionnel. Et tout le monde sera heureux qu’Airbus ait récupéré un savoir stratégique qui avait été abandonné aux américains.
On ne touchera pas un mot sur la fameuse centrale d’achat, l’OCCAR, qui aurait du aidé les Etats – les contribuables – à lisser les coûts de l’investissement dans l’A400M….
EADS lâche au final 1,7 milliard d’euros… Evidemment on évitera aussi de préciser que – du côté industriel – EADS va passer la patate chaude aux sous traitants et autres équipementiers impliqués dans le programme car le groupe européen compte faire payer à toute la filière aéronautique ses propres déboires. De plus les actionnaires d'EADS, LAGARDERE et DAIMLER, ne veulent pas remettre d'argent dans le groupe européen.

EADS fait tourner la matrice aéronautique sur notre continent. 5,2 milliards d'euros, c’est le prix à payer pour s’offrir un champion européen. (à ajouter à la facture de l'A380...) .
Adrien
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* Actionnaires EuroProp International :
ITP, espagnol : 16%
MTU Aero Engines, allemand : 28%
Snecma, français : 28%
Rolls-Royce, britannique: 28%
Source:

17 février 2010

Airbus doit-il craindre un marché de l’aéronautique de plus en plus oligopolistique ?

L’avance technologique et l’expérience acquises par le consortium européen tout au long de sa conquête du marché lui permettent de voir venir. Néanmoins, il doit prendre conscience des nouvelles ambitions de sociétés chinoise, russe, brésilienne, japonaise et canadienne, jusqu’à présent orientées sur l’aviation civile régionale.

Alors que cette dernière décennie est marquée par un marché de l’aéronautique essentiellement duopolistique, Airbus et Boeing doivent aujourd’hui faire face à la concurrence de nouveaux entrants.

L’avance technologique et l’expérience acquises par le consortium européen tout au long de sa conquête du marché lui permettent de voir venir. Néanmoins, il doit prendre conscience des nouvelles ambitions de sociétés chinoise, russe, brésilienne, japonaise et canadienne, jusqu’à présent orientées sur l’aviation civile régionale.

Ainsi, la création de la Comac (Commercial Aircraft Corp of China) en mai 2009, société d’Etat, résulte de l’objectif annoncé par les autorités chinoises : devenir le 1er avionneur en Chine, puis - à terme - atteindre une envergure mondiale. Dans ce sens, la Comac a mis au point le 1er moyen courrier chinois, le C919, qui sera opérationnel dans huit ans. En concurrence directe avec l’A320 et le B737, le C919 apparait très compétitif, puisque 10% moins cher. La Comac espère alors en vendre 2400 entre 2016 et 2035, ce qui lui procurerait 10% des parts de marché. Cet appareil est annoncé comme étant « le plus menaçant des prétendants », à en croire Jean-Georges Malcor, patron de la division aéronautique de Thalès.

A chaque concurrent sa stratégie : selon Olivier Fainsilber (responsable du secteur aéronautique au cabinet Olivier Wyman), Bombardier a souhaité déstabiliser Boeing et Airbus sur le secteur aéronautique où ils sont les plus vulnérables, les avions de 130 à 150 places, avec le C-Series. D’autres, à l’instar de l’industriel japonais Mitsubishi Aircraft qui s’est groupé avec Kawasaki, vont jusqu’à créer des partenariats de sous-traitance ; par exemple avec le conglomérat industriel chinois Avic. Le Russe Sukhoï est en train de développer un appareil entrant dans ce même marché, le SSJ100. Le n°3 mondial de l’aéronautique, le Brésilien Embraer, qui se limitait jusqu’à présent aux avions régionaux, réfléchit désormais à se placer en concurrence directe avec Boeing et Airbus. Selon l’agence Reuters, tirant ses informations du vice-président de la division Avions commerciaux d’Embraer (Mauro Kern), avant l’ouverture du salon aéronautique de Singapour, un appareil serait en préparation pour 2011, dont la livraison serait prévue pour 2015.

Nonobstant l’esquisse d’un futur oligopole, les nouveaux entrants font néanmoins face à certains obstacles : leur difficulté à attirer des clients tient en particulier au fait qu’aujourd’hui, seul le Canadien Bombardier dispose de services d’assistance au client, parallèles à ceux d’Airbus et Boeing. La crise économique et financière de 2008 a, de surcroît, coûté cher à ces prétendants, au point qu’en 2009, Embraer annonçait la suppression de 4000 emplois, pendant que Bombardier en supprimait 5000.

Pourtant, les deux géants de l’aéronautique doivent impérativement tenir compte de la montée en puissance de ces futurs rivaux. Plutôt que de multiplier les tentatives de déstabilisation par jeux d’influence ou diverses manipulations de l’information, et d’exacerber une concurrence néfaste pour les deux parties, Airbus et Boeing ont intérêt à jouer collectif entre eux, s’ils souhaitent fidéliser leur clientèle et garder leur avance technologique et financière ; c’est certainement leur meilleure option pour conserver – à long terme – leurs marchés.

Tristan

Sources:
http://www.ambafrance-cn.org/imprimer.html?id_article=7887〈=fr&cs=print
http://www.usinenouvelle.com/article/les-nouveaux-concurrents.N69984