Dans un article de 2008, Flyintelligence se penchait sur l'enjeu du lithium. Nous précisions que le groupe Bolloré espère pouvoir s'approvisionner en lithium en Bolivie pour la fabrication de batteries nécessaires au fonctionnement de sa future voiture électrique, la Blue Car. La Bolivie possède en effet d'importantes réserves de lithium. Or, le lithium constitue un combustible rentrant dans la composition de tritium, substance dont la réaction avec le deutérium permet la fusion nucléaire.
L'importance de cette ressource conduit Evo Morales, le chef de l'Etat bolivien, à orienter sa politique étrangère autour du métal mou. Martin Arostegui a rédigé un article pour le Washington Times le 10 février dernier (voir ici et ici) dans lequel il explique qu'Evo Morales, aux profondes convictions socialistes, n'entend pas laisser des entreprises étrangères épuiser les ressources minérales de son pays. Parallèlement à cela, l'Iran recherche des ressources pour son programme nucléaire. Or l'Iran et la Bolivie ont déjà conclu un accord de partenariat début 2007 d'un montant d'un milliard de dollars sur six ans. Puis, au cours de l'été 2008, la Bolivie a signé des accords diplomatiques et économiques avec la Libye et l’Iran. Selon l'article de Martin Arostegui, "une compétition internationale pour les minerais stratégiques boliviens pourrait avoir lieu, mettant en scène les constructeurs automobiles ainsi que l'Iran qui est à la recherche de ressources d'uranium pour son programme nucléaire". (…). "Les dirigeants d'entreprises craignent de voir Evo Morales s'aligner sur les positions du président vénézuelien Hugo Chavez et celles de l'Iran, ce qui pourrait avoir une influence décisive sur le choix de partenaires pour exploiter ces minerais stratégiques". (…). "Juste avant le référendum constitutionnel, M. Morales a ordonné aux troupes de saisir les installations de British Petroleum (BP) situées dans l'est du pays, région riche en hydrocarbures". (…). La Bolivie "a récemment repoussé les approches des japonais Mitsubishi et Toyota ainsi que du français Bolloré pour l'exploitation de concession de lithium".
Cette diplomatie des ressources naturelles en général et du lithium en particulier caractérise une situation de guerre économique. Dans notre article de décembre dernier, nous rappelions que le lithium peut aussi s'obtenir par dessalement de l'eau de mer (0.17mg/m3), engendrant une réserve potentielle de 230 000 millions de tonnes (voir notamment le dernier paragraphe de l'article).
Sources:
http://www.washingtontimes.com/news/2009/feb/10/mineral-wealth-political-weapon/
http://www.washingtontimes.com/news/2009/feb/10/mineral-wealth-political-weapon/?page=2
http://www.cei.ulaval.ca/fr/relations.themes.detail.php?b=1&id=XR48BFE6B2DD4E6
http://www.wikimapia.org/#lat=-20.0185165&lon=-67.457428&z=10&l=0&m=a