__________________________________INNOVATION on ENGINEERING, MANUFACTURING, FINANCING shaping the AEROSPACE INDUSTRY

03 février 2008

L'avion-espion: l'air de rien, l'air de tout

L’espionnage industriel constitue une pratique courante dans certains grands pays. Angela Merkel avait tapé du point sur la table l’été dernier en précisant que l’Allemagne voulait bien faire des affaires avec la Chine, à condition que celle-ci respecte les droits de la concurrence. Les modèles de voiture chinois ressemblaient un peu trop aux modèles allemands, à l’exception du prix…

A cet égard, l’hebdomadaire Der Spiegel avait réalisé l’une de ses couvertures du mois d’août sur l’espionnage chinois (« Die gelbe Spione » soit « L’espionnage jaune ») Toutefois, l’automobile n’est pas le seul secteur à faire l’objet de ce type de pratique. L’aéronautique est un secteur espionné mais conçoit également des technologies destinées à l’espionnage.

L’armée américaine expérimente depuis plusieurs années des avions miniatures robotisés dont la vocation serait d’être nomade. Ils présentent la caractéristique d’être démontable, pouvant ainsi être transportés dans un sac à dos pour ensuite être remontés. Toutefois, ces avions présentent le gros inconvénient d’avoir une autonomie inférieure à une heure.

Si bien que le Laboratoire de Recherche de l'Armée de l'Air à Dayton (Ohio) conçoit actuellement un engin pouvant se recharger sur les câbles d’une ligne électrique. Les chercheurs de ce laboratoire souhaitent en effet aboutir sur un appareil capable de replier ses ailes et envisagent ainsi un fuselage qui s’apparenterait à un objet courant transportable par le vent.

Voici donc une nouvelle forme d’avion-espion. Suite à la prouesse technologique, prenons un peu de recul pour faire preuve de sens critique. On remarquera au passage que l’armée américaine joue un rôle de premier plan dans la recherche aéronautique. Les sociétés américaines peuvent donc compter sur cet appui afin d’optimiser leur politique de recherche et donc leur capacité d’innovation. Mais plus largement, il est permis de se demander qui pourraient bien faire l’objet de ce type d’espionnage. On imagine mal ce type d’avion miniature utilisés principalement dans des pays en crise dans lesquels les forces américaines sont présentes.

En effet, ces pays sont pour la plupart dépourvus de lignes électriques, alors sauf à construire des milliers d’avions de ce genre, cet appareil devient donc inopérant. Alors qui se fera ainsi espionner ? Vraisemblablement les pays qui représentent un enjeu économique et financier pour les Etats-Unis. Car, au-delà de la prouesse technologique auquel tout le mérite revient à ses initiateurs, les millions de dollars investis sur ce projet, aussi bien hier, aujourd’hui que demain, semblent représenter le financement d’un nouvel outil au service de la guerre cognitive.